Le vol et le recel des objets d’églises : quand la châtelaine et le youtubeur se retrouvent face à la justice
Condamnation pour des délits passés : une affaire de vols d’objets sacrés
Au terme d’un passé trouble remontant à une décennie, un couple récemment assigné à comparaître devant le tribunal correctionnel de Rennes vient d’être reconnu coupable de larcins commis dans diverses églises de la région de l’Ouest. Ceux-ci, actuels résidents d’une demeure seigneuriale dans la Mayenne, ont été jugés coupables de dérobades passées dans ces édifices religieux. L’homme écope d’une peine d’emprisonnement avec sursis d’une année assortie d’une sanction pécuniaire de 15 000 euros, tandis que sa partenaire s’en tire avec une amende de 10 000 euros.
Des méfaits remontant à dix ans
C’était entre le deuxième mois et la fin de l’année 2014 que Gwendoline et Billy, alors âgés de 24 et 27 ans, se livraient à ces incursions illégales. Lui, ancien membre de la Garde royale britannique, et elle, en phase de clôture de son cursus universitaire, ont orchestré une série de disparitions d’articles liturgiques dans une quarantaine de lieux de culte disséminés dans le grand Ouest français.
Le modus operandi du couple
Le stratagème du duo consistait en des expéditions durant lesquelles Billy s’introduisait subrepticement dans les églises et soustrayait divers objets comme des calices et autres ornements ecclésiastiques. Ces biens étaient ensuite écoulés outre-Atlantique ou auprès de connaissances dépôt-vente locales. La compagne, quant à elle, semblait occuper son temps à l’extérieur, absorbée par son téléphone ou plongée dans la rédaction de son travail d’études, ignorant ou minimisant l’ampleur des faits de son conjoint.
Un retournement de situation des plus ironiques
La situation a, depuis, pris un tournant dramatiquement ironique. Devenus propriétaires d’un château acquis pour la somme rondelette d’un million d’euros – un achat rendu possible grâce à un legs familial – le couple s’attelle à la rénovation de ce patrimoine pour en faire un lieu d’accueil pour événements. Parallèlement, Billy a trouvé un revenu significatif à travers la diffusion de contenus sur YouTube, relatant le processus de restauration du château. Ils ont également fondé une famille avec la naissance de leurs deux enfants.
Le jugement et les peines infligées
Face à la justice, l’accusation a mis en lumière que, bien que l’essentiel des biens subtilisés ait été recouvré, le préjudice à l’encontre des églises touchait aussi à leur capacité d’accueil et à la nécessité croissante de sécurisation des lieux sacrés. Le diocèse de Rennes, désireux de marquer le coup pour l’énergie déployée durant cette procédure judiciaire, a demandé une rétribution symbolique.
Le parcours antérieur du couple, libre de toute nouvelle infraction dans la décennie suivant leurs agissements, conjugué à l’argument de l’immaturité avancé par la défense, a néanmoins orienté la juridiction vers des peines financières plutôt que d’emprisonnement effectif, avec toutefois une période probatoire pour Billy. Une tierce personne impliquée pour recel des objets subtilisés a aussi été condamnée à régler une amende de 8 000 euros.
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